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La nature sous toutes ses formes/nature in all its forms
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11 février 2017

Pièges et armes

Je dédie cet article à Rosa888.

 

C'est pour mieux te manger...

Tous les prédateurs ne fondent pas sur leur victime aussi brutalement que le lion sur l'antilope. Le monde animal dispose de mille stratagèmes moins spectaculaires mais tout aussi redoutables...

 

 

 

Dans la forêt malgache, des drames minuscules se jouent en permanence. Perché sur sa branche, ce caméléon a l'air de dormir. Pourtant, ses yeux se déplacent dans toutes les directions. L'animal lève très lentement une patte, puis la repose, semble-t-il avec hésitation; son corps est animé de curieux mouvements d'avant en arrière. Comment un animal aussi lent peut-il se nourrir d'insectes?

 

La langue de belle-mère du caméléon

L'instant suivant nous fournit la réponse: soudain, le caméléon détend une langue immense et la ramène aussi vite à sa gueule. Un insecte est collé au bout; il est immédiatement englouti. Le tout a duré une fraction de seconde. Et l'animal reprend son lent cheminement sur la branche...

Les caméléons possèdent une langue aussi longue que leur corps, qu'ils tiennent enroullée au fond de leur gueule. Leurs yeux, très mobiles et indépendants l'un de l'autre, leur permettent d'évaluer avec une grande précision la distance qui les séparent de leur proie. Et les grosses espèces, comme le caméléon d'Oustalet, qui atteint 80 cm peuvent même, de temps en temps, capturer des petits oiseaux.

 

 

 

Caméléon d'Oustalet

 

Mortels crochets

Certains serpents possèdent des armes redoutables, souvent mortelles: les crochets. Implantés dans la mâchoires supérieures, ceux-ci renferment, sur toute leur longueur, un canal relié à une glande contenant du poison. Sitôt la proie saisie, le venin est inoculé et l'animal se trouve ainsi paralysé. Plus encore que la capacité de préhension des crochets, c'est donc le venin qui constitue l'arme fatale.

Les crochets sont en général situés à l'avant de la gueule. Cependant, certaines espèces ont des crochets placés tout au fond. C'est le cas de la couleuvre de Montpellier, dont le venin est fort dangereux mais que l'homme n'a pas à craindre: même si cette couleuvre nous mordait, à la main ou à la cheville par exemple, les crochets, implantés trop en arrière, seraient dans l'impossobilité d'atteindre la zone mordue.

 

 

 

Jeune couleuvre de Montpellier

 

 

 

Vipère à cornes

 

 

 

 

Chez les boas, point de piqûres mortelle, mais un art de l'étranglement tout aussi efficace:.

 

Etreinte fatale

Les serpents non venimeux ont une arme tout aussi redoutable que le poison: la constriction. Boas et pythons l'utilisent avec succès. Une fois la proie saisie entre leurs crocs, ces grands serpents s'enroulent autour d'elle et l'étouffent en faisant l'entement jouer les muscles constricteurs de leur corps. L'animal, incapable de respirer, finit par succomber. Mais la mort n'est pas aussi rapide que par le venin. Le serpent sent les battements du coeur de sa victime et ne relâche son étreinte que quand celui-ci a cessé de battre...Sachant qu'un anaconda, par exemple, peut dépasser 10 m de long et peser 500 kg, on comprend que certaines de ses proies soient de grande taille (jusqu'à des jaguars et des caïmans!).

 

 

 

Lutte entre un ptyhon birman et un alligator d'Amérique.

 

 

 

Anaconda vert

 

Drame sous la mer

Dans les profondeur des océans, certains poissons comme les baudroies utilisent une véritable canne à pêche pour capturer leurs proies: elles possèdent un appendice près de la gueule, prolongé par une sorte de fil au bout duquel se trouvent une petite excroissance de chair. Que passe un petit poisson et la baudroie, bien dissimuler sur le fond marin, commence à agiter son "hameçon" comme un pêcheur lance son fil. Si le poisson fait mine d'attraper l'excroissance, la baudroie rejette le fil en arrière et ouvre tout grand sa gueule. Et la proie est aspirée par son meurtrier, sans issue de secours!

Les baudroies qui vivent dans les grandes profondeurs (espèces abyssales), là où la lumière fait défaut, possèdent également une canne à pêche, mais l'extrémité est biolumiscente. Quel raffinement!

 

 

 

Comme d'autres poissons des abysses, cette lamproie du genre Melanocetus est dotée au-dessus de la bouche d'une sorte de "canne à pêche" qu'elle agite devant sa proie.

 

Drôle de pêche au harpon

En milieu marin, même les invertébrés disposent de pièges redoutables. Les cônes sont des gastéropodes des eaux tropicales. Ces superbes coquillages ont pour arme un harpon à  pointe barbelée. Celui-ci est relié à une glande dont le venin est aussi puissant que le curare...Au passage d'une proie (ver, escargot, poisson), le cône, grâce à son siphon respiratoire (par lequel entre l'eau), projette son harpon sur elle et la tue instantanément.

 

 

 

Cônes

 

 

L'araignée bolz tient une sorte de filet dont les extrémités, recouvertes d'un liquide gluant, lui permettent de capturer une mouche ou tout autre insecte.

 

Capture au lasso

Chez les invertébrés, l'imagination n'est pas en reste. Les araignées tropicales du genre dinopis, retenues à leur toile par leurs pattes postérieures, tiennent entre leur pattes avant une sorte de filet, qu'elles lancent au passage d'une proie.

D'autres araignées, comme les mastophora américaines, utilise un fil de soie dont elles se servent comme d'un lasso: celui-ci possèdent à son extrémité une boulette de liquide gluant qui fixe le moucheron imprudent. Quant à la plupart des araignées dites tisseuses de toile, elles utilisent cette toile comme un simple piège passif. Certaines se tiennent à l'affût près de leur ouvrage, une patte posée dessus: à la moindre secousse, elles se ruent sur l'insecte emprisonné dans le maillage.

 

 

 

 

 Deinopis Spinosa femelle

 

A coup de fourchette ou de feu clignotant

Les mantes religieuses, avec leur corps filiforme et le plus souvent vert, se confondent parfaitement avec la végétation, ce qui leur permet de chasser à l'affût. Les insectes ne les voient pas, et ne voient surtout pas leurs terribles pattes antérieures. Celles-ci sont, au repos, repliées sur l'abdomen. Larges, longues, couvertes d'épines, ces pattes "ravisseuses" forment une pince qui s'abat tout d'un coup sur la malheureuse proie et la maintient tandis que la mante la mange vivante. Il est trop tard pour le criquet qui avait pris cette dévoreuse pour une simple brindille...

Les insectes ont développé quantité d'armes plus terribles les unes que les autres, tels les perce-oreilles (ou forficules) et leurs pinces caudales. Inoffensives pour l'homme, elles servent, chez les forficule des rivages par exemple, à maintenir la proie attrapée avec les pattes antérieures pendant que l'insecte la dévore. Une fourchette de choix, en somme!

Les larves de lubellules, également grandes carnassières, déploient leurs pièces buccales, appelées masque, jusqu'à 2 cm devant elles. Sans avoir à bouger, elles capturent un petit insecte qui se sentait probablement en sécurité en passant non loin de la prédatrice.

Sous les tropiques, les vers luisants ou lucioles sont légion. Chaque espèce a sa propre fréquence de clignotement, ce qui permet, au moment de la reproduction, aux mâles et aux femelles d'une espèce de se retrouver. Chez certaines lucioles carnivores, la femelle imite le clignotement d'autres espèces pour les faire venir jusqu'à elle et ainsi mieux les...croquer!

 

 

 

Cannibalisme chez la mante religieuse

 

 

 

Perc-oreille

 

 

 

Lucioles

 

L'entonnoir de la mort

Le fourmilion est un insecte aux allures de lubellules, essentiellement carnivore. Sa larve se sert d'un piège terrible. Elle creuse dans un sol sableux un entonnoir ou elle s'enfouit, laissant ses redoutables mandibules affleurer à la surface. Une fourmi vient-elle à passer sur ce sol apparemment anodin. Elle s'enfonce subitement et disparaît dans l'entonnoir...où l'attendent les mortelles mandibules.

Il existe plusieurs espèces de fourmilions. Les larves de certaines d'entres elles ne creusent pa d'entonnoir, mais s'enterrent à faible profondeur, ne laissant dépasser que la tête. Dès qu'une proie s'approche, elles bondissent et les saisissent de leurs énormes mandibules.

 

 

 

Larve de fourmilion

 

 

 

Snake-vs-lizard-2

 

Serpent attaquant un lézard

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Commentaires
L
Bonsoir,<br /> <br /> Super intéressant cet article !<br /> <br /> J'ai déjà vu et pris en photo des fourmillions mais je n'ai jamais vu les larves.<br /> <br /> Quant aux mantes religieuses, j'adore les regarde chasser, elles sont d'une rapidité incroyable !<br /> <br /> Les serpents dans leur genre se débrouillent bien aussi, la nature est sacrément bien faite !<br /> <br /> Je te souhaite une belle soirée.<br /> <br /> Bisous.
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F
ça doit être terrible d'être avalé tout cru !
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D
C'est un billet d'horreur pour moi, j'ai la phobie des serpents. désolée. Je sais c'est irrationnel, mais je supporte pas. bisous EVELYNE
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C
Bon dimanche à toi aussi Wolf. XXXXX
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C
Tout çà me fait frémir Wolfe mais tes explications et superbes photos nous en disent long sur ces milieux d'animaux souvent méconnus ... une superbe leçon de sciences comme nous en avions d'antan dans nos écoles !<br /> <br /> Mes bises pour une belle semaine à venir par chez toi, ici c'est toujours bien frisquet mais sans neige ou si peu !<br /> <br /> Nicole
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  • Mon blog parlera principalement d'animaux et de nature, puisque c'est ma grande passion. Mais je parlerais également de mes autres passions: lecture, musique, paranormal, films, séries, cultures asiatiques (chinoise, sud-coréenne et japonaise). Bon voyage
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