"Pas de pieds, pas de cheval!" Ce vieux dicton souligne combien cette partie du corps est fondamentale. Que ce soit au moment de l'acquisition d'un cheval ou simplement lors des soins quotidiens, il faut accorder une attention particulière aux pieds, donc les connaître parfaitement.

 

Le sabots: une protection

Le pied du cheval est composé de parties vivantes et de leur enveloppe cornée, le sabot. Ce dernier constitue une boîte protectrice et joue un rôle important dans l'amortissement des chocs lorsque le cheval pose les pieds.

 

 

 

La sole

Concave, elle forme une sorte de voûte souple et solide capable de soutenir le poids qu'elle reçoit. Une sole bien conformée ne doit pas prendre contact avec le sol. La ligne blanche qui entoure la sole marque la jonction avec la paroi.

 

La paroi (ou muraille)

Elle est divisée en différentes parties qui sont la pince (partie avant), les mamelles, les quartiers et les talons. Elle se forme au niveau de la couronne, où tissus cornées et cellules tissulaires sont étroitement imbriqués pour former la partie externe dure du sabot. Cette paroi est identique à un ongle humain. Le cheval marche donc sur ses ongles! L'intérieur de la paroi du sabot est fait de lamelles entrecroisées attachées à l'os du pied, le tout maintenant fermement le sabot en place.

 

 

 

La fourchette

Au niveau des talons, la paroi s'incurve en dedans vers la fourchette pour former les barres. Lorsque le cheval pose son pied, la fourchette, si elle est saine et normalement développée, entre en contact avec le sol. Elle permet ainsi qu'aux fibrocartilages complèmentaires de la troisième phalange de s'écarter et au coussinet plantaire d'amortir le choc. L'élasticité de la fourchette absorbe en partie l'onde de choc au moment du poser. La fourchette joue également un rôle tactile - elle permet au cheval de sentir le terrain.

 

Le bourrelet périoplique

C'est le bourrelet qui entoure tout le sabot à la limite poil-corne. Il sécrète un vernis qui protège la corne de l'humidité et du dessèchement.

 

 

 

La couleur de la corne correspond à la pigmentation. Elle est blanche lorsque la peau est blanche, noire lorsque la peau est foncé. Il n'est pas rare que les pieds soient de différentes couleurs, en cas de balzanes ou chez les chevaux tachetés, comme les pintos. On trouve de même des sabots striés noir et blanc. On dit que la corne blanche est plus souple et moins résistante, la corne noire plus dure.

 

De quoi est constitué le sabot?

Le sabot comporte trois parties: la sole, la paroi et la fourchette.

 

Circulation et nerfs

Le sang circule dans le pied par les artères et par les veines digitales. Lorsque la fourchette entre en contact avec le sol, elle presse le coussinet plantaire, qui, en retour, refoule le sang dans la jambe. Deux nerfs principaux courent le long des vaisseaux sanguins et apportent les sensations dans toute la profondeur du pied.

 

Les os du pied

Le pied est comparable à un doigt humain. La paroi du sabot est comparable à un de nos ongles, le bout de nos doigts à l'os du pied du cheval, notre deuxième phalange à l'os de la couronne, notre première phalange à l'os du paturon.

 

 

 

Comment se déplace le cheval?

Le condyle inférieur de la deuxième phalange (os de la couronne) joue le rôle de levier entre l'os du pied et celui de la couronne, ce qui rend impossible le mouvement du pied. Deux groupes de tendons permettent au pied de bouger:

  •  les extérieurs, qui passent sur le devant de la jambe et s'attachent au somment avant de l'os du pied
  •  les fléchisseurs, qui passent à l'arrière.

 

L'os naviculaire, situé à l'arrière de l'os du pied, reçoit la fixation d'une partie du tendons perforant (fléchisseur) et sert de poulie de renvoi et d'amortisseur.

Le poids du cheval est supporté par la paroi, non par la sole. Pendant de brefs instants, au galop, par exemple, la totalité du poids du cheval est supportée par la paroi d'un seul pied: cela prouve la dureté de cette dernière!

 

 

 

Le sabot pousse à raison de 8 à 10 mm par mois. Huit ou dix mois sont donc nécessaire pour renouveler entièrement le sabot. La muraille est protégée par une fine couche imerméable. Tout comme nos ongles, la muraille n'est pas innervée. Un maréchal-ferrant peut donc planter des clous sans que le cheval ressente de la douleur.

 

Bon à savoir

Il y a 55 millions d'années, chaque pied du cheval comportait quatre doigts écartés afin que l'animal puisse évoluer sur un sol spongieux. Le changement de climat et le durcissement du sol firent qu'il se tint de plus en plus sur un seul doigt central. Les autres devenant inutiles, ils finirent par s'atrophier et par disparaitre. Le cheval était devenu un ongulé monodactyle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hoof_bottom_view