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8 décembre 2017

La Bête du Gévaudan (partie 14)

 

 

BeteDuGevaudan2

 

 

Denneval seul aux commandes

Le louvetier obtient enfin ce qu'il attendait, se trouver seul à la chasse de la Bête. Ainsi, il n'aura pas à partager la fabuleuse prime offerte avec Duhamel et ses hommes ou avec d'autres chasseurs.

Le 18 avril, un vacher de 13 ans, Martial Charrade, est retrouvé tué à La Vachellerie, près de Paulhac.

 

Le 21 avril, une première chasse collective est organisée par le louvetier qui est assisté des nobles locaux. Il ambitionne de ramener la Bête dans les bois de Prunières où l'attendrons des tireurs embusqués. Plusiers milliers d'hommes, parfois venus de très loins (Avignon, Lyon, Montpellier et autres grandes villes) y participent sans que cela soit bien accepté de Denneval, qui se rend compte qu'il perd un peu la maîtrise de la situation. Les chasseurs ne voient rien, sauf un loup surpris sous un rocher...et qui parvient à se sauver.

Le 22 avril à Couffours, paroisse d'Aumont, un garçon de 15 ans et une fille de 12 ans sont surpris par la Bête. C'est le garçon, qui en se mettant en avant sera culbuté à terre; la fille tape sans relâche sur la tête de la Bête avec un bâton. La Bête est mise en fuite par l'arrivée d'un paysan armé d'une hache. Forcée de quitter les lieux, elle se dresse sur ses pattes arrières et fait des moulinets avec celle de devant. Puis elle va rejoindre une autre bête plus petite qui avait observé ce combat.

 D'autres battues ont lieux les 23 vers Prunières et 30 avril ( avec 56 paroisses dont le centre était le rocher de La Garde), hélas sans plus de succès; la Bête cache bien son jeu, et vend chèrement sa peau!

 

Le 23 avril, une loupe est surprise en train d'observer des enfants qui jouent près du village de la Panouse. L'animal est tué de deux coups de feu par le fermier Valentin, et dans le doute sera transporté à Mende pour expertise. Des plaisantins pensant pouvoir toucher la prime, avaient glissé à l'intérieur de l'estomac des ossements et des résidus de vêtements pour laisser penser que cette louve était la Bête.

Le 30 avril, une chasse générale est organisée avec encore une fois pour point de ralliement central le rocher de La Garde, qui culmine à 1 132 m et se trouve à environ 5,5 km à l'Ouest du Malzieu.

Le premier du mois de mai, alors qu'une battue est en cours par ailleurs, les frères Marlet, paysans "réputés bons chasseurs", et qui ont de nombreux loups à leur tableau, aperçoivent la Bête à découvert. Elle est là dans un pâturage à 200 pas en contrebas de leur ferme de la Chaumette (qui est située à 3 km au sud-est de Saint-Alban). Assise sur ses pattes arrière, elle guette un jeune garçon de 15 ans qui garde le bétail.

Les trois hommes se saisissent de leurs fusils, et se mettent discrètement en chasse de la Bête, qui déjà les a repérés et longe les buissons pour se dissimuler. Après une traque coordonnée de quelques minutes, et la venue de paysans en sens inverse, la Bête revient sur ses pas et finit par être à leur portée. Le plus jeune des frères tire en visant le flanc; sous la puissance du coup la Bête tombe au sol et pousse un cri. Mais déjà, alors que le chasseur s'apprêtait à crier victoire, la Bête se relève et reprend sa marche. L'aîné des frères tire à nouveau sur la Bête à 50 pas, celle-ci est déséquillibrée et heurte un rocher mais se remet debout aussitôt, et tente de se protéger derrière un arbre, puis finalement s'enfuit.

La nuit tombant, les chasseurs ne purent la rejoindre, même si celle-ci perdait du sang. Ils pensaient la retrouver le lendemain, mais une fois de plus, elle disparaît.

Que voila encore un récit singulier, pour mettre en cause un loup!

Comment en effet expliquer cette fuite d'un animal qui a reçu deux coups de fusil, qui aux dire des chasseurs, ont porté? D'ailleurs, les frères Marlet admettent que cet animal n'était pas un simple loup.

Le lendemain, pour tenter de retrouver la Bête, les Denneval se rendent à la ferme de la Chaumette, en compagnie de Monsieur de Morangiès, accompagné de vingt chasseurs.

Pendant ce temps, elle attaque une femme de 40 ans, qui est tuée à Pépinet de Venteuges et dont Denneval fera empoisonner le cadavre; la dite Bête ne semble donc pas très blessée, puisqu'elle continue ses attaques.

Le 6 mai, chasse générale; la Bête est bien valide puisqu'elle est tirée deux fois près de Chanaleilles; l'une par un paysan à vingt pas; l'autre par Monsieur de LaFayette à quinze pas, mais s'échappe néanmoins, une fois encore! A l'issue de cette chasse deux des six chiens de Denneval toujours aux trousses de la Bête ne rentrent pas. Il seront aperçus loin de là, aux environ de Saint Denis en Margeride poursuivant toujours la Bête.

Les attaques ayant en apparence cessé (car il pouvait en survenir sans que l'on en soit informé en temps réel par manque de communication) Denneval croit un instant que la Bête est morte. Il pense qu'elle a succombé aux blessures des frères Marlet et au poison dont il avait enduit le cadavre de la femme tuée le 2 mai à Pépinet de Venteuges.

Mais le 11 mai une nouvelle attaque se produisit à Nozeyrolles sur la commune d'Auvers où un garçon de 12 ans est blessé, ce qui relance les chasses.

Le 12 mai, nouvelle chasse où deux loups sont tués et trois coups de feu tirés sur la Bête qui s'enfuit comme toujours!

Le 16 mai une autre battue à lieu, sans succès comme d'habitude!

Le 18 mai, soit après six jours sans attaques, Denneval se prend à rêver que la Bête a été gravement blessée le 12, et qu'elle a disparu; d'ailleurs il écrit, entre-autre, au délégué: Oh! si vraiment la Bête était morte...!

Le 19 mai, jour d'une nouvelle chasse, Madame Barlier, âgée de 45 ans, est tuée en gardant son bétail, au milieu d'une battue au bois de Servillanges, paroisse de Venteuges; malgré son poids le corps a été trainé sur 150 pas, la tête a té emportée.

Martin Denneval fait empoisonner le cadavre, des tireurs s'embusquent, sans succès. La Bête ne réaparaît pas, Le soir, elle se présente à la fenêtre de la maison Barlier en émettent des cris semblables à des pleurs.

Le 23 mai, au cours d'une battue sur les monts de la Margeride, des chasseurs retrouvent la tête de la femme Barlier.

Le 24 mai, jour de la foire du Malzieu, est une journée mémorable pour les paysans du Gévaudan. En effet, la Bête commence par tuer Margueritte Martin, âgée de 20 ans à Saint-Privat-du-Frau malgré l'appui de ses chiens, puis elle blesse une fille de 10 ans à Amourettes sur la paroisse de Julianges. Ensuite, elle attaque au Mazet, paroisse de Julianges toujours, un garçon qui parvient à se défendre avec un couteau; par contre elle dévore Marie Vallès, 12 ans, qui l'accompagnait, dont le cadavre est empoisonné par Denneval.

De là, elle se rend à Marcilhac, paroisse de Lorcières, où elle attaque Margueritte Bony qui gardait ses vaches, secourue à temps par un jeune berger qui la blesse avec sa lance.

Quelle journée abominable que ce 24 mai : 5 attaques dont 2 mortelles! Une de plus à mettre au tableau noir de cette Bête meurtrière.

Ce qui prouve bien que la Bête ne faisait pas cela par nécessité mais bien par divertissement! Et pourtant, il ne peut s'agir que d'une seule Bête, car la possibilité que ces attaques puissent être l'oeuvre de plusieurs Bêtes est totalement improbable, car difficiles à coordonner.

Bien sûr ce genre de carnage ne peut pas non plus relever d'une attaque de loup, ou de plusieurs loups qui auraient chassé chacun de leur côté pour soi, mais pas très éloignés les uns des autres.

Denneval fera empoisonner les restes des corps, mais la Bête ne revient pas se repaître sur les lieux de ses forfaits, comme d'habitude...A croire qu'elle n'a pas faim mais tue plutôt par jeu.

 

A suivre...

La Bête du Gévaudan, le loup acquitté, enfin

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Commentaires
C
Et bien le mystère s'épaissit, et on ne saura jamais vraiment ce qu'était cette " bête " !<br /> <br /> Belle soirée, bisous !<br /> <br /> Cathy
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G
Bonsoir Wolfe, on ne peut même pas dire suite et fin, car je pense qu'il n'y en a pas. Vivement la suite. Bonne soirée
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N
Un mystère qui reste entier car on ne sait pas trop au juste ce qu'était "la bête". En tous les cas elle a fait courir du monde et fait écrire de bien étranges histoires. On sent que le sujet te passionne. Très agréable soirée.
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C
Bonjour Wolfe, oui un vrai carnage... aura-t-on l'explication de ce mystère? en attendant on te lit avec intérêt.<br /> <br /> Bon dimanche à toi et bises audoises<br /> <br /> chatou
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V
Une intrigue qui passionne toujours autant . Un fait divers qui a traversé les siècles . je me demande si ceux de notre époque traversera le temps eux aussi .<br /> <br /> Beau et bon dimanche Wolfe et merci de ta visite .<br /> <br /> Je t'embrasse
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