En perptuelle construction.

Le mode d'édification d'un volcan et la forme qu'il adopte dépendent du dynamisme de ses éruptions et de la nature des laves qu'il émet.

 

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Erta Ale

 

C'est entre 30 et 200 km sous nos pieds que se forment les magmas, mélanges de roche fondue et de gaz. Bien que la majorité d'entre eux restent piégés sous terre, où ils cristalisent, certains - probablement pas plus de 10% de ceux qui se forment en profondeur - parviennent à remonter jusqu'à la surface en utilisant les fissures de l'écorce terrestre. Ce sont eux qui alimentent le volcanisme de notre planète.

 

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Le Sunset Crater Volcano (Arizona, Etat-Unis) représente le type parfait du volcan basaltique monogénique, c'est-à-dire résultant d'une unique éruption.

 

Un cône, un cratère, une coulée

Au terme de sa remontée, le magma, qui prend alors le nom de lave, est expulsé plus ou moins violemment. La durée de son émission est variable - de quelques heures à quelques mois - et détermine l'aspect du volcan.

Si l'activité cesse définitivement après une première crise éruptive, le volcan qui en résultera, qualifié alors de monogénique, sera de petite taille. Il peut être représenté par un cône de projections de quelques dizaines à quelques centaines de mètres de haut entourant un cratère, et auquel est rattachée une coulée.

 

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Le Fuji-Yama, si souvent représenté dans l'art japonais, est un magnifique stratovolcan (constitué d'une alternance de projections et de coulées de nature variable) au cône parfaitement symétrique. Sa dernière éruption date de 1707.

 

Poussée de croissance

Mais, après une période de repos plus ou moins longue, l'activité éruptive reprend souvent au même endroit. Cette alternance de phases de repos et d'éruptions peut avoir lieu de nombreuses fois.

L'édifice, qualifié alors de polygénique, peut atteindre plusieurs milliers de mètres de haut, et il prend une forme plus complexe. La dure d'activité de certains volcan polygéniques se mesure en milliers, voire en dizaines ou en centaines de milliers d'années. Le Stromboli, par exemple, un volcan de près de 3 000 m d'altitude (dont 2 000 au-dessous du niveau de ma mer), fonctionne depuis au moins deux cent mille ans.

Dans ce type de volcans, l'activité reste rarement confinée dans le cratère du sommet : des éruptions se produisent sur leurs flancs.

En Sicile, l'Etna en est un bel exemple : c'est un édifice de forme globalement conique avec des cratères à son sommet : plusieurs dizaines de petits Cônes se sont formés sur ses flancs au cours d'éruptions distinctes. On qualifie ces petits cônes d'adventifs ou de satellites.

 

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L'Etna (Sicile) est un exemple de volcan polygénique (résultant d'une succession d'éruptions). Des cônes adventifs se sont formés sur ses flancs lors de phases éruptives distinctes.

 

Chapeau plat...

Cependant, la forme d'un volcan dépend avant tout de la nature de la lave dominante qu'il émet. Lorsqu'elle est très fluide (magmas basaltiques), ou que sa teneur en gaz lui donne, au moment de l'éruprion, une consistance de mousse (magmas ignimbritiques) , les eruptions sont plutôt effusives : les produits - coulées de lave peu épaisses mais longues et larges dans le premier cas, et nuées de ponces soudées très couvrantes - s'empilent autour du point d'émission. L'édifice est souvent étalé et en pente faible : on parle de volcan-bouclier. Le plus haut volcan du monde, le Mauna Loa (près de 10 000 m), dont le sommet correspond à l'île d'Hawaii, appartient à ce type.

 

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Le Trölladyngja (1483 m), ou "château des trolls", est un célèbre volcan-bouclier (très étalé et à pente faible) d'Islande. Il est actuellement inactif mais a émis, il y a quelques 3 000  ans, près de 15 km3 de lava basalmique.

 

...Ou chapeau pointu

Quand la lave est visqueuse (magmas andésitiques et thyolitiques) les éruptions seront essentiellement explosives, prenant la forme de nuées ardentes, un mélange de gaz et de fines particules : les projections, riches en cendres, s'entassent autour du cratère en formant un cône pentu. L'exemple type est le Fudji-Yama, point culminant du Japon, avec 3 776 m. Le reste des matériaux s'accumulent sur les flancs et au pied de ces édifices. Des coulées de lave coutes, épaisses et chaotique s'échappent parfois de fissures qui se créent sur les flancs; mais, le plus souvent, la lave reste prisonière du cratère où elle édifie, suivant sa viscosité, un dôme ou une aiguille. Lequel, s'il explose, se résout en nuées ardentes...

Les très grands volcans ont toujours des formes complexes : on parle de stratovolcans, car ils sont constitués d'une alternance de projections et de coulées dont la nature change souvent au cours du temps. En effet, un même volcan peut émettre successivement des laves fluides et des laves visqueuses, et fonctionner en volcan tantôt effusif, tantôt explosif.

 

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Volcan Fuego

 

 Sur le foyer, un chaudron

Le sommet de nombreux stratovolcans  est découpé comme à l'emporte-pièce, et occupé par de vastes cuvettes de plusieurs kilomètres de diamètre, à bords raides et à fond plat. Ces dépressions, les caldeiras, résultent de l'effondrement sur-elle même de la partie centrale de ces édifices. En effet, à l'aplomb de ces grands volcans et à quelques kilomètres de profondeur, il existe des réservoirs, les chambres magmatiques, dans lequel transite le magma; il peut même y séjourner plusieurs années. Lors d'une reprise d'activité, la lave stockée dans ces chambres peut en être expulsée très rapidement. Cette brusque vidange conduit  à l'effondrement du toit du réservoir, ce qui, en surface, sera répercuté par la formation d'une caldeira.

 

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Caldeira du Crater Lake