Poisons et venins
Avant de vous présenter mon article, j'aimerais sincèrement vous remercier de vos visites toujours aussi chaleureuses! Quand j'ai commencé mon blog, je ne pensais pas avoir du monde qui serait venu le visiter et je pensais l'abandonner assez rapidement. Mais vos visites m'ont fait changer d'avis et c'est grâce à vous que je continue alors sincèrement merci!!!
Des toxines meurtrières.
Chez les animaux, poisons et venins constituent une arme redoutable. Mais de nombreuses plantes, soumises à l'appétit insatiable des animaux, produisent également des substances toxiques.
Le requin fait peur, mais les champignons, comme les abeilles, tuent bien plus de gens chaque année en France. Les toxines de cette amanite tue-mouches provoque une vasoconstriction et une tachycardie qui peuvent être mortelles.
Le triton, un mollusque marin prédateur, est cinq fois plus gros que le cône, mais ce dernier ne recule pas pour autant. Il va se faire pulvériser! Non : c'est le petit mollusque qui va terraser le gros! A quelques centimètres de son gêneur, le cône déploie ses armes, sa trompe (le siphon respiratoire). Au bout, un dard. Dans le dard, du venin : un liquide blanchâtre contenant de toutes petites protéines, des peptides. Injectées dans le triton, elles viennent boucher les récepteur des membranes de ses cellulaires musculaires. L'influx nerveux ne peut dès lors plus passer entre neurones et muscles. Le triton est choqué. Quatre coups de harpon venimeux de plus, et il est brièvement paralysé. S'il ne fuit pas bientôt, il va mourir sous la piqûre d'un énième coup de dard. Le cône a gagné : le gros mollusque qui le gênait change finalement de route.
Cône Conus marmoreus
Triton
Mortelles couleurs
Dans l'univers des récifs coralliens, où se cotoient de nombreuses espèces, l'espace vital est réduit et la nourriture assez rare. La concurrence est rude. Pour ceux qui n'ont pas les moyens de fuir rapidement ou d'attaquer pour se défendre, reste la dissuasion chimique. Aussi certaines espèces coraliennes sont-elles devenues venimeuses, et leur livrée très colorée a d'ailleurs valeur d'avertissement : c'est ainsi qu'est prévenu le gêneur des risques qu'il encourt. Dans les mers tropicales, celui qui ne fuit pas et arbore une robe peu discrète est probablement venimeux...
C'est le cas du cône, magnifique petit gastéropode très prisé des collectionneurs ainsi que nombre d'échinodermes. Les oursins et les étoiles de mer, par exemple, compte, dans la plupart de mers du globe, des représentants toxiques. Dans la zone intertropicale, les oursins-diadèmes, aux longs piquants ou ceux du genre Toxopneustes, aux couleurs chatoyantes, sont réputés pour leur grande venimosité. Il suffit de frôler le ver de feu pour ressentir immédiatement une vive douleur; mais sa faible toxicité n'engendre que des irritations. Dans le groupe des cnidaires (méduses, coraux, gorgones, anémones de mer...) seules les méduses sont rellement venimeuses, et les superbes cuboméduses (australiennes) sont pour leur part mortelles pour l'homme.
Différents cônes
Corail de feu
Oursins-diadème
Oursin fleur
Ver de feu barbu : il porte des soies urticantes
Méduse boîte d'Australie
Les oursins piquent au moyen de pédicellaires, sortes de boutons sensoriels et de dents, par lesquels le venin est injecté. Ces pédicellaires leur servent aussi et surtout à nettoyer la surface de leur test, la coque qui les protège.
Le venin des tropiques
Il existe des espèces venimeuses dans tous les groupes d'animaux aquatiques, marins ou terrestres, y compris chez les mammifères et les oiseaux. La "fonction venimeuse", comme l'appellent les chercheurs, est néanmoins très localisée à l'intérieur de la zone intertropicale. Et, les animaux venimeux n'étant pas de grands randonneurs, ils sont nombreux à rechercher des proies dans les biotopes où la faune est riche à foison, telles les forêts humides ou les steppes.
Leur toxicité dépend parfois de la temprature et de la saison. La plupart de ces espèces sont prédatrices : elles injectent du venin dans leur proie pour en faciliter la capure ou le répandent sur l'animal pour le digérer plus facilement. Le venin de certaines espèces - comme celui du cobra - a ainsi la propriété de dissoudre les tissus.
Cobra cracheur rouge
La veuve noire est l'une des très rares araignées dangereuses pour l'homme.
Pierre qui dort...
Raies pastenagues, aigles de mer, chimères, silures, murènes, vives, poissons-globes, poissons porcs-épics ou encore rascasses (scorpionidés) sont venimeux. Tous sont des poissons sédentaires vivants cachés. Ils piquent pour se défendre, rarement pour attraper une proie. Le pire de tous est, pour l'homme, comme pour presque tous les animaux suceptibles de l'attaquer, le poisson-pierre. S'il se sent agressé, le poisson-pierre déploie brutalement sa nagoire dorsale, à l'avant de laquelle les trois premières épines ont été modifiées pour pouvoir injecter un venin incroyablement toxique. Même les requins s'en méfient...
La rascasse volante est équipée d'épines venimeuses dorsales très longues et acérées.
La chimère tachetée pique avec un seul aiguillon, implanté à l'avant de sa nageoire dorsale.
La petite vivre est pourvue d'épines venimeuses
Raie pastenague
Raie léopard
Poisson-ballon à taches noires
Des ennemis jurés de l'homme
Les scorpions sont des invertébrés proches des araignées, qui piquent pour tuer leur proie ou se protéger d'un agresseur, mais n'injectent pas systématiquement de venin. Ce dernier est un neurotoxique puissant que peut entraîner de graves complications chez l'homme - sur 1 400 espèces, une trentaine, de la famille des buthidés, sont réellement dangereuses.
Avec les serpents, c'est une autre affaire : 5 millions de morsures chaque année, 200 000 morts, principalement dans les terres agricoles. Et 550 espèces sur 2 400 environ présentent un danger pour l'homme. Entre autres, les élapidés (cobras, mambas, bungares, serpents corail) et les vipéridés (vipères, crotales). Les plus redoutables demeurent, de loin, le cobra forestier et le mamba vert. Leur venin bloque le fonctionnement du cerveau, de la moelle pinière, des muscles et du coeur. Il déclenche également hémoragies, nécroses, hypotension et une dégradation générale des tissus.
Sur les 40 000 espèces que comptent les araignées, bon nombre sont venimeuses mais seulement une dizaine sont dangereuses pour l'espèce humaine. Parmi elles, une seule mygale, l'Atrax d'Australie, ainsi que les veuves noires. Les autres animaux terrestres venimeux sont les insectes hyménoptères ( femelles adultes de fourmis, de guêpes, d'abeilles et de frelons, entre autres), l'ornithorynque, un mammifère d'Australie et de Tasmanie, les hélodermes, les myriapodes (ou mille-pattes), les musaraignes et presque tous les amphibiens.
En revanche, les insectes buveurs de sang (moustiques, punaises, taons, puces et poux) et les tiques, s'ils peuvent transmettre des maladies virales ou bactériennes ne sont pas venimeux.
Scorpion empereur
Mamba vert
Bungare
Serpent corail bleu
Atrax d'Australie
Des plantes dissuasives
Le gendarme, cette punaise noire et rouge si courrante dans les jardins et dont l'élevage est aujourd'hui aisé, sert de cobaye à la science. Dans les années 1930, en effet, un laboratoire américain tenta d'en pratiquer l'élevage. Sans succès : les larves n'arrivaient jamais au stade adulte. On s'aperçut alors que la présence dans la cage de papier journal fabriqué à partir de sapin baumier bloquait la mue des larves : cet arbre, qui ne croît que dans le nord des Etats-Unis, sécrète en effet une substance très proche de l'hormone juvénile des insectes, les condamnant à rester éternellement jeunes, et à ne pas se reproduire!
Les poisons fabriqués par les végétaux sont pour la plupart destinés à repousser les animaux herbivores plutôt qu'à les tuer. Seuls les animaux domestiques sont parfois intoxiqués. L'animal sauvage dédaigne rapidement les plantes toxiques, car il leur trouve mauvais goût.
La défense des plantes n'est cependant jamais absolue. La substance urticante des orties, si cuisante pour les mammifères, est par exemple, sans effet sur les nombreuses chenilles qui dévorent leurs feuilles. En revanche, la substance sécrétée par le sapin baumier n'a d'effet que sur les insectes; mais certains ont déjà détourné les pièges des plantes. Ainsi, la chenille du monarque, un papillon nord-américain, vit sur l'ésclépiade, qui est hautement toxique. Elle n'en est pourtant nullement incommodée, bien au contraire, puisqu'elle recycle le poison végétal dans son organisme pour se protéger à son tour : les oiseaux ne l'apprécient guère et la laissent en paix.
Sapin baumier
Asclépiades
Le scolopendre est un cousin primitif de l'insecte. Il pique ses proies au niveau de la tête, grace à une paire d'appendices tranchants, les forcipules. Son venin, semblable à celui des araignées et des scorpions, n'est pas très dangereux pour l'homme.
Ce venin qui tue
Le venin est un liquide complexe qui comprend certes des substances toxiques, mais aussi des enzymes, des hormones, des ions, des protéines et des antibiotiques. Ces molécules, normalement sans danger, atteignent dans le venin des concentrations telles qu'elles en deviennent nocives. Le venin peut être transmis par simple contact passif ou , le plus souvent, au moyen d'un appareil inoculateur - sa forme rappelle une poire à lavement chez certains, une seringue à piston chez d'autres - pourvu à son extrémité d'un dispositif permettant l'injection dans la proie : aiguille, pointe de harpon ou simple mâchoires.
La peau est un panneau d'affichage chez les animaux. Ces grenouilles, proies faciles pourtant, sont loin d'êtres passe-partout. Si elles sont si colorées, c'est justement pour prévenir leurs éventuels prédateurs qu'elles ne constituent pas un met de choix, vu que leur peau est...empoisonnée.