Catastrophes cosmiques
De nombreux chercheurs sont désormais convaincus que c'est l'impact d'un astéroïde sur la Terre qui a causé la fin des dinosaures. Toutefois, d'autres théories astronomiques avancent des explications tout aussi séduisantes.
Toute la période que les géologues appellent maastrichienne (du nom d'une stratification des environs de Maastricht, aux Pays-Bas) et qui correspond à la dernière partie du Crétacé, fut marquée par une catastrophe écologique à l'origine d'un tournant dans l'évolution de la vie sur la Terre. Il y a 65 millions d'années, un vénement a entraîné la disparition de plus de 75% des espèces végétales et animales, notamment les dinosaures.
Parmi les nombreuses théories tendant à expliquer cette catastrophe et quelles que soient les disciplines scientifiques des chercheurs, les hypothèses astronomiques sont certainement les plus fascinantes. La théorie de l'impact d'un gigantesque astéroïde a suscité un très large consensus au sein de la communauté scientifique. Quoique très fondée, elle n'explique pas tout. D'autres théories s'appuient sur des événements qui se seraient produits dans l'espace, ou sur des modifications de la position de la Terre dans sa trajectoire.
Deux de ces théories ne sont pas totalement dénuées de fondement : la première fait entrer en jeu l'orbite de notre planète; l'autre, également passionnante, avance l'hypothèse d'une explosion stellaire aux conséquences dévastatrices sur Terre. Enfin, certains savants pensent que les changements du champ magnétique terrestre ou de l'inclinaison de l'axe de la Terre pourrait être associé à une cause astronomique et, par conséquent, géologique. Pärmi les différentes hypothèses, il est difficile de discerner la vérité.
Explosions stellair
Certains scientifiques sont convaincus qu'un événement similaire, intervenu à proximité de notre système solaire, aurait pu entraîner la disparition des dinosaures.
Un axe peu stable
Les études des géologues et des paléontologues ont démontré qu'à l'ère Mézosoïque, qui s'étend sur une période comprise entre 250 et 65 millions d'années avant notre ère, les calottes polaires n'existaient pas encore. C'est seulement vers la fin du Crétacé (de 144 millions d'années jusqu'à la date fatidique de 65 millions d'années avant notre ère) que le climat de notre planète a commencé à se différencier nettement sous plusieurs latitudes.
On pourrait attribuer la différence des climats et des saisons tels que nous les connaissons aujourd'hui à une position différente de la Terre par rapport au Soleil. En effet, le climat et les saisons dépendent de l'inclinaison des axes de la Terre par rapport au plan de l'écliptique.
Mais quel rapport avec la disparition tragique des dinosaures? Certains scientifiques soutiennent que l'inclinaison des axes de la Terre s'est accentuée de plusieurs degrés, créant ainsi des différences climatiques entre les latitudes, notamment à l'époque où les dinosaures donimaient notre planète : cette modification du climat aurait causé leur extinction.
Les grands reptiles étaient des animaux assez évolués mais peu adaptables. Incapables d'adopter une stratégie efficace pour affronter ces nouvelles conditions, ils se seraient progressivement éteints. L'apparition des saisons a pu, en outre, entraîner l'extinction des reptiles marins et volants, des ammonites et de nombreuses espèces de foraminifères planctoniques. La différenciation climatique causée par une plus grande inclinaison des axes de la Terre a pu enfin provoquer la colonisation de nombreuses régions de notre planète, auparavant inhospitalières, par les crocodiles, les iguanes, les tortues et d'autres reptiles moins évolués que les dinosaures, mais dont les descendants habitent encore la Terre.
Le champ magnétique
Une donnée essentielle dans l'étude de l'histoire de la Terre est fournie par l'existence d'un champ magnétique important sur celle-ci. Le schéma classique représente planète comme un gros aimant, les deux pôles magnétiques étant orientés à proximité des pôles géographiques.
Outre les spectaculaires aurores boréales, le magnétisme est à l'origine de phénomènes très curieux. Ainsi, la polarité de " l'aimant" de la Terre semble s'être inversée cycliquement à plusieurs reprises dans le temps. Les géophysiciens, qui étudient les mouvements millénaires de la Terre, expliquent ces cycles, par la présence de "courants" de matières ferreuses en fusion dans le noyau de notre planète. En fonction du sens de rotation de celle-ci, ces fluides auraient inversés la polarisation du champ magnétique terrestre. Selon certains géologues, cette théorie est fondée. Les variations magnétiques sont en effet enregistrées par des roches sensibles au magnétisme, notamment celles qui contiennent du fer. En observant les plus anciennes stratifications de la Terre remontant à la fin du Crétacé, c'est-à-dire à l'époque de l'extinction des dinosaures, on remarque que plusieurs inversions du pôle magnétique ont eu lieux sur des périodes géologiquement brèves (quelques 10 000 ans). Ce phénomène aurait pu entraîner des perturbartions dans le climat, voire directement dans la physiologie des animaux. Mais cette thèse, encore soutenue par certains chercheurs, est considérée comme peu crédible, particulièrement en ce qui concerne les effets sur les organismes vivants, qui n'on jamais été prouvé.
L'énigme de la supernova
Les tenants de la théorie de l'explosion d'une supernova ont conçu un scénario nettement plus spectaculaire. Essayons d'imaginer une étoile, d'une masse comparable à celle de notre Soleil et distante de quelques 1 000 années-lumière, arrive au terme de sa vie. Elle a épuisé tout l'hydrogène et l'hélium; les combustibles nucléaires des étoiles, et les processus de fusion commencent à produire des éléments de plus en plus lourds. L'astre s'est désormais transformé en une boule géante rouge au terme de son évolution. Le noyau de l'étoile se contracte sous son propre poids. La partie externe implose rapidement vers le centre, pour ensuite être expulsée violemment, dans une explosion inimaginable. De l'étoile, inl ne reste plus rien sinon une petite boule très dense appelée "naine blanche".
Selon certains chercheurs des université de l'Illinois et de Colombia (Etats-Unis), l'explosion d'une supernova aurait dégagé une forte quantité de rayons gamma, représentant une énergie phénoménale, qui aurait causé des mutations et des ravages sans précédent sur la Terre. Avant de retomber sur notre planète, ces rayons auraient également arraché à la surface de la Lune des matières riches en iridium provenant des météorites.
Toujours l'iridium
Pour les tenants de l'explosion d'une supernova, cette théorie expliquerait également l'origine de l'iridium, cet élément "extraterrestre" trouvé à Gubbio (Italie) notamment dans les strates du Crétacé. Toutefois, les preuves sont insuffisantes ; on a pas encore enregistré l'emission de rayons gamma de ce type à partir de supernova; d'autres part, les analyses chimiques réalisées par les scentifiques de l'université de Berkeley, en Californie, où se font les recherches sur l'iridium de la state du Crétacé (couche K/T), laissent à penser que ce dernier proviendrait d'un astéroïde. La théorie de la supernova semble donc moins plausible que celle qui met en cause l'impact d'un astéroïde géant.
Cinquante par an
Les passionnés d'astronomie peuvent facilement observer des explosions de supernova, phénomènes très lumineux, avec des téléscopes d'une puissance ordinaire. On découvre en moyenne, chaque année, cinquante nouvelles supernovae. Il s'agit donc d'un phénomène qui n'a rien d'exceptionnel dans l'espace.
Les rescapés
Si les causes astronomiques à l'origine de la disparition des dinosaures et de nombreux autres reptiles primitifs ne sont pas encore connues avec certitude, il est indubitable que certaines espèces ont survécu et son arrivées jusqu'à nous, comme les iguanes et les tortues.