Je dédie cet article à Marie-Paule.
Une région chaude et sèche pleines de surprises.
Le soleil implacable inonde le Kalahari la majeure partie de l'année. D'imposantes dunes de sable ondoyantes et de vastes "lacs" ou marécage saumâtres, constituent quasiment la totalité du paysage. La région tout entière est essentiellement semi-désertique et abrite une variétée étonnante de plantes et d'animaux. Au nord, les pluies estivales grossissent les eaux fertiles de l'Okavango, formant un réseau marécageux de lacs et de lagons, qui tapissent la terre de végétation. La nord luxuriant attire également des troupeaux de ruminants et des chasseurs redoutables comme le lycaons, la hyène et le lion.
En quête d'herbe tendre
Des troupeaux de gnous, de spingboks (antilopes d'Afrique australe), de chamois du Cap (Oryx gazelle), d'élans du Cap et de zèbres parcourent des distances énormes à travers le désert de Kalahri au cours de leur migration pour fuir le danger. La reproduction de nombreuses espèces coïncide souvent avec la saison humide, au moment où la nourriture devient abondante. Bien que certains troupeaux restent aux abords des eaux des crues, un grand nombre d'entre eux migrent vers le sud au début de la saison des pluies. Des mois plus tard, en avril, bravant la menace des prédateurs et la sécheresse redoutable, ils retournent vers le nord pour trouver de l'herbe et se rafraîchir dans les points d'eau.
Les chamois du Cap se nourrissent d'herbes sèches.
Elans du Cap
Gnou bleu
Un charognard en chute libre
Avec sa queue courte et épaisse et ses ailes effilées brun-gris, l'aigle bateleur vole pendant la plus grande partie de la journée, descendant en tournoyant vers le sol pour fondre sur une vipère clotho (vipère heurtante) ou un varan. Il anéanti sa proie d'un coup de serre mortel. Toujours en quête de nourriture, ce rapace attaque d'autres charognards pour leur dérober leur proie. Au cours de la parade, le mâle effectue des acrobaties aériennes époustouflantes: il tourne à 360° en plein vol tandis que la femelle vole la tête en bas et lui présente ses serres au moment où il passe près d'elle en piqué. Une fois réunis, ils construisent leur nid dans un baobab ou un acacia inhabité.
L'aigle bateleur se nourrit de serpents, de reptiles et de petits mammifères. Il vole même la proie d'autres oiseaux.
Vipère heurtante
Varan bigarré
Des prouesses d'architecture
Des termitières de plusieurs mètres de haut viennent rompre le paysage clairsemé du Kalahari. Dans certaines régions, elles forment des tours de terre cuite par le soleil. Les nids constitués d'un système complexe de plusieurs chambres abritent des millions de termites et sont équipés de cheminées de ventilation souterraines et d'un réseau compliqué de tunnels communiquant entre eux. Au sein de leur société très structurée, les termites se répartissent les tâches, définie de manière très sticte. Les ouvriers cherchent la nourriture, construisent et réparent le nid et s'occupent des jeunes; les soldats assurent la défense de la société. Au coeur de cet empire se tient l'énorme reine solitaire, cachée au fond de la termitière, à l'abri du danger. Elle est tellement boursouflée par ses oeufs qu'elle peut à peine bouger. Quant à son prince consort, plus petit qu'elle, il est toujours prêt à s'accoupler. La reine passe sa vie à augmenter la population de la termitière, en pondant 30 000 oeufs par jours.
Les nids des termites sont caractéristiques du paysage du désert. Chacun d'entre eux constitue une structure indépendante.
Nourriture et abris
Les broussailles et les touffes d'herbes basses et robustes caractérisent le paysage du sud du désert du Kalahari. Dans les régions les plus chaudes et les moins hospitalières, seules les plantes qui ont des racines profondes ou des tubercules peuvent survivre et nourrir les plus robustes et les plus adaptés des animaux du désert. Certaines plantes se sont même adaptées à la sécheresse au point de germer et de produire des graines dans les 4 semaines qui suivent une averse. Le tsamma, avec ses fruits qui ressemble à des pastèques; est une plante essentielle pour les animaux qui ont besoin d'eau. Dans la région centrale, les buissons épineux et les acacias poussent plus abondamment. Le mahali construit sont nid avec des brins d'herbes sur les épines d'une espèce d'acacia (acacia albida), heureux de partager son abri avec une centaine d'autres couples de tisserins. Au nord du Kalahari, les pluies assurent la croissance de l'ébène africain, du sycomore, du figuier et du baobab centenaire à troncs multiples. Ces régions boisées attirent par leur végétation luxuriante des animaux tels que les lions, les éléphants, les girafes et les antilopes.
Sycommore
Mahali
Tsamma
Figuier
Fleur du figuier