Ami ou ennemi? Il faut sauver ce gros nounours.

 

On trouve l'ours brun dans de nombreuses parties du monde, y compris l'Amérique du Nord et l'Asie. Mais en Europe, ce gros animal attendrissant est devenu très rare. Les hommes, qui ont souvent trop peu d'espace pour vivre, lui ont pris ses habitats essentiels et le traitent en nuisible depuis des miliers d'années. Aujourd'hui pourtant, les attitudes sont en train de changer. Beaucoup de gens apprennent à respecter l'ours brun et veulent le voir à nouveau dans son habitat naturel.

 

 

 

L'ours a besoin d'un habitat boisé qui, de plus en plus, tend à disparaître en Europe.

 

Où l'ours vit-il?

Il existe 10 populations différentes d'ours, de tailles variées, répartis dans les 22 pays européens. La plupart de ces populations comptent moins de 2000 membres, avec seulement 100 à 200 individus en Europe occidentale. La population la plus importante, qui vit dans les forêts du nord de la Russie, totalise probablement plus de 36 000 individus et ne cesse d'augmenter. Les plus faibles populations vivent dans des poches minuscules des Pyrénées, des Alpes et des Carpates, au sud de l'Europe. Certaines de ces populations sont au bord de l'extiction.

 

 

 

 

L'ours contre l'homme

Aujourd'hui, la principale menace qui pèse sur l'ours est le coup de feu accidentel ou délibéré. Bien qu'essentiellement végétarien, l'ours s'attaque aussi a des proies vivantes, y compris des animaux de la ferme, particulièrement quand sont habitat naturel est détruit. On chasse des ours "nuisibles" qui s'attaquent au bétail, dévastent les ruches et visitent les poubelles. En Europe, les ours tuent chaque année près de 5000 moutons. Dans les Pyrénées, ils sont en danger parce que les gens disposent de pièges et des appâts empoisonnés pour les loups, attrapant du même coup les ours. Le braconnage est un problème grave car il touche également les femelles gravides (pleines) et celles qui allaitent. En Russie, où les populations d'ours sont plus importantes, les gens commencent à les tuer pour les vendre à la médecine asiatique. De plus, les ours meurent écrasés sur les routes et les voies ferrées qui traversent leurs territoires.

 

Renforcer les populations d'ours

Pour augmenter les minuscules population d'ours on y introduit des individus enlevés à des populations plus nombreuses. Des travailleurs de terrain les piègent ou les endorment avec des flèches contenant des tranquilisants, leur bandent les yeux et les emportent vers leur destination. On équipe ces ours de radio-émetteurs pour pouvoir suivre facilement leurs déplacements.

 

 

 

 

Habitats perdus

La destruction de l'habitat est une autre menace. Les ours n'ont pas choisi de vivre sur les pentes sauvages des montagnes. Ces animaux dépendent en effet de feuillus comme le chêne, le châtaigner et le hêtre, pour se nourrir en automne, avant l'hibernation. Le remplacement de ces arbres par des plantations de conifères nuit à la reproduction et à la santé des ours. Ces derniers ont aussi besoin de beaucoup de place pour s'ébattre et s'abriter dans les tanières. Il reste moins de 1% de forêt encore vierge en Europe, que l'homme envahit de plus en plus pour son plaisir.

 

 

 

La chasse à l'ours est autorisée dans dix pays, notamment la Finlande et la Suède, les Balkans et la Russie.

 

Des étapes positives

Pour sauver l'ours, il faut changer les mentalités. A la campagne, on a une vision négative de l'ours parce que ce dernier représente une menace pour le bétail. Ces dernières années, l'introduction de quelques ours supplémentaires dans les Alpes françaises et italiennes a posé des problèmes aux agriculteurs locaux. Mais des études prouvent qu'en combinant surveillance traditionnelle des troupeaux (bergers et chiens) et clôtures électriques, on réduit considérablement les risques. On diminue encore plus les contacts indésirables en créant des "zones tampons" entre les domaines de l'ours et les zones habitées par l'homme.

 

 

 

 

La protection en action: un refuge en Roumanie

En Europe, les populations d'ours sont à cheval sur une ou deux frontières nationales. Pour convenir entre les pays d'un programme de protection, un organisme de protection des grands carnivores d'Europe (LCIE) réunit bergers, chasseurs, représentants gouvernementaux et écoliers pour tenter de modifier l'attitude du publique.

 

Unir les efforts

La LCIE rassemble des défenseurs de l'environnement de 29 pays. Elle travaille à la protection du loup et du lynx aussi bien qu'à celle de l'ours brun. Elle est soutenue par le WWF et le Conseil de l'Europe.

 

 

 

Les carnivores des Carpates

La LCIE soutient le CLCP (projet pour les grands carnivores des Carpates). Ce dernier s'intéresse surtout aux Carpates roumaines, qui abritent les plus grandes populations d'ours à l'ouest de l'Oural (en Russie). Le CLCP essaye de changer les mentalités au sujet de la protection des carnivores et d'encourager les agriculteurs et le publique à respecter la place de l'ours sur des terres qui font partie du patrimoine de la nature. L'action est basée sur un programme commun de protection, avec des tâches spécifiques à accomplir par des spécialistes sur le terrain. Par exemple, les chercheurs équipent les ours et autres grands carnivores de colliers radio-émetteurs et suivent leurs déplacements. Autre initiative, l'installation de clôtures électriques en Roumanie en 2000-2001 a réduit de 38,5% les attaques de bétail par les ours.

 

 

 

Les Carpates

Ces montagnes ont la plus grande surface de forêts encore intacte d'Europe centrale et orientale. Elles sont menacées par la chasse, l'élevage et la privatisation des forêts.

 

Un avenir pour l'ours sauvage

Les Carpates ont été choisies comme terrain expérimental pour étudier la cohabitation pacifique entre l'homme et son bétail et les grands carnivores.

 

Statut actuel de l'ours brun d'Europe

Statut: stable dans l'ensemble, mais rare localement (pas sur la liste rouge - liste officielle pour le statut des espèces menacées)

Nombre d'animaux en liberté: environ 50 000 en Europe, y compris la Russie (14 000 sans compter la Russie)

Répartition: montagnes européennes, plus forêts nordiques (Cantabrie, Pyrénées, Carpates, Alpes Dinariques de l'Est, Rila-Rhodope, Balkans, Apennins, Alpes du Sud, Alpes, Fennoscandie, Russie septentrionale)

Principales menaces: persécution, braconnage, mort accidentelle, perte de l'habitat

Protection légale: CITES Annexe II, Convention de Berne Annexe II

 

 

 

Comment agir?

- Renseignez-vous sur les programmes de protection de l'ours brun du WWF, de la LCIE et de l'International Association for Bear Research and Management.

- N'encouragez pas les monteurs d'ours en leur donnant de l'argent. Dénoncez ces mauvais traitements auprès d'une organisation de protection.

- Ecrivez à vos députés européens pour la législation sur la protection des ours.

- Visitez le site www.panda.org pour en savoir plus.

 

 

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