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La nature sous toutes ses formes/nature in all its forms
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16 novembre 2016

La dissimination des graines

Les plantes commencent par voyager.

Les végétaux doivent se déplacer pour perpétuer leur espèce. Cette phase mobile est réservée aux graines. L'air, l'eau ou les animaux leur servent de véhicule.

 

Un cocotier qui s'incline vers la mer sur une plage de sable fin. Sommes-nous aux Antilles? En Afrique? Aux Seychelles? En Indonésie? ou en Polynésie?

Cet "arbre" - en réalité une herbe géante - symbole de l'indolence tropicale est en effet présent sur toutes les plages de ces régions. Mais comment a-t-il pu faire le tour du monde?

 

 

 

Cette noix de coco commence à germer grâce aux réserve qu'elle a embarquée à bord.

 

Les navigateurs

La solution du cocotier, c'est l'eau de la mer. Car les courants sont une voie de dispersion pratique pour la végétation des rives. L'épaisse coque fibreuse de la noix de coco constitue un excellent flotteur, qui peut résister longtemps à l'agression des vagues. Les noix dérivent plusieurs jours, plusieurs mois, voire plusieurs années. Nombreuses sont celles qui se perdent en route. Mais certaines finissent par échouer sur une plage accueillante pour y germer.

En eau douce, l'aulne, un arbre des sites inondés, confie sa graine à la rivière. Elle flotte grâce à sa richesse huile et peut encore germer après un an de séjour aquatique. Mais les rivières ont un défaut: elles coulent toujours dans le même sens. Aussi la semence des aulnes doit-elle également être disersée par le vent, pour conquérir de nouveaux sites vers l'amont.

 

 

 

Le fruit très épineux de la bardane s'accroche facilement au pelage des animaux, qui, en la frôlant au passage, se transforment sans le savoir en taxis!

 

Les aéronautes

Le vent, qui souffle partout, est le principale moyen de dissémination des graines. Les plantes ont inventé des systèmes très divers. Le parachute est l'un des plus efficaces et des plus économiques.

Celui du pissenlit, fait d'une fine aigrette de poils surmontant la graine, est un modèle du genre. Quand la graine est mûre et sèche, l'aigrette s'épanouit et, à la première brise, le parachute s'envole. La graine, plus lourde, parvient la première au sol et germe ainsi plus facilement. Ce système de dissémination, plus ou moins complexe selon les espèces, est très fréquent. Parfois, le parachute n'est constitué que d'une simple touffe de poils, comme la bourre du coton - nous l'avons récupérée à notre profit pour tisser des vêtements.

Autre technique, l'hélice. La graine, lourde, est surmontée d'un appendice large et légèrement cintré, comme une hélice. Quand elle tombe, elle tournoie et sa chute s'en trouve ralentie. Si le vent se met à souffler, elle peut être emportée très loin. C'est grâce à leurs graines à hélice que les érables colonisent toujours de nouveaux territoires et sont de ce fait largement répandus dans le monde. D'autres semences se contentent d'ailes plates, qui offrent suffisamment de prise au vent pour être transportées au loin.

 

 

 

Les baies charnues (ici une ronce rampante) font le régal de nombreux animaux, en particulier les oiseaux. Les graines de la baie, qui résistent à la digestion seront dispersées par l'intermédiaire des fientes, parfois très loin.

 

Les autostoppeurs

Les plantes sont rivées au sol, mais les animaux qui les côtoient se déplacent avec facilité, parfois très loin. Alors pourquoi ne pas pas utiliser ces véhicules de passage? La technique est simple: s'accrocher au pelage pour ensuite tomber au hasard, dans un endroit peut-être plus favorable.

Prenons la bardane, grande plante des friches d'Europe et d'Amérique, et légume cultivé pour sa racine au Japon. Son fruit, contenant les graines, est une grosse capsule hérissée de crochets qui s'accrochent à la toison des mammifères comme tous les tissus: c'est lui qui a inspiré Georges de Mestral, l'inventeur suisse du Velcro! Ce système d'accrochage favorise évidemment la dissémination des graines. D'autant que celles-ci sont garnies de poils urticants qui incitent les animaux à se gratter et, ainsi faire tomber les graines au sol.

Beaucoup de graines - les noix, les noisettes et les graines de graminées, par exemple - sont disséminées par les animaux d'une autre façon. Rongeurs et fourmis perdent d'abord en route une bonne quantité des graines qu'ils transportent pour se nourrir. Parmi celles qui arrivent à destination, un grand nombre, remisé au fond d'un trou, à le temps de germer parce que son propriétaire les a oubliées ou...s'est lui-même fait manger!

 

 

 

Pissenlit. Son parapluie s'envole à la moindre brise. Mais c'est parfois une fourmi moissonneuse qui l'emporte au loin.

 

Des passagers digérés

Un plumage lisse se prête mal à l'accrochage clandestin. Pourtant, parcourant d'un coup d'aile de grandes distances, les oiseaux sont des disséminateures très efficaces. Alors les plantes ont dû faire des efforts et payer leurs services.

Les innombrables baies et fruits charnus et sucrés qui mûrissent de la toundra arctique à la forêt équatoriale sont le salaire payé aux oiseaux et autres animaux qui, en se nourrissant, en transportent les graines qu'ils rejettent ensuite dans leurs fientes.

Dans la forêt pluviale d'Amérique du Sud, le quetzal consomme le fruit des avocatiers sauvage. La pulpe huileuse est une nourriture très riche, mais l'oiseau avale également la grosse graine centrale. Le lendemin, il rejette dans sa fiente la graine, ramollie, qui pourra alors germer. Avocatier et quetzal dépendent étroitement l'un de l'autre pour survivre. Sans les quetzals, les avocatiers ne pourraient se disperser. Sans les avocatiers semés par les générations précédentes, les quetzals n'auraient plus de nourriture.

 

 

 

Fleur de coton. Ses fibres, utilisées par l'homme pour tisser des vêtements, sont produites pour mieux disperser ses graines.

 

Ingénieurs en herbe

L'ecballium; ou cornichon sauvage, a inventé la seringue sous pression pour envoyer ses graines au loin. Cette grande fleur jaune des friches du bassin méditerranéen, de la famille des courges, donne un fruit charnu et poilu de la forme de la taille d'un gros cornichon. En mûrissant, il se remplit de liquide. Quand il est arrivé à maturité, les graines flottent dans ce milieu fortement comprimé. Au mondre choc, le fruit se détache, et liquide et graines jaillissent à son extrémité comme le ferait un bouchon de champagne. Le fruit reste entier, mais vide.

Les déplacements qui permettent les seules ressources de la plante ne dépasse pas quelques mètres, mais c'est souvent suffisant pour les plantes herbacées. Les techniques employées sont variées et dignes des plus ingénieuses machines inventées par l'homme. Le système de catapultage des graines, par exemple, repose sur la déformation des tissus, qui se déssèchent en se rétractant, puis se détendent brusquement quand l'attache des graines cède. Les impatientes, dont certaines espèces sont cultivées dans nos jardins, doivent leur nom à cette faculté d'éjecter les graines en crépitant: le mécanisme se déclenche dès qu'on effleure leurs fruits secs.

 

 

 

Le fruit sec de la balsamine des jardins s'ouvre et se détend brusquement au moindre ébranlement: les graines sont expulsées au loin avec un petit claquement.

 

Voyageurs dans le temps

La nielle des blés produit de grosses graines rondes et toxiques qui ne peuvent que tomber au pied de la plante.  Aucun système de déplacement n'est prévu. Comment pallie-t-elle ce défaut de mobilité? En voyageant...dans le temps.

Tombées au sol, ces graines vont se mettre en sommeil et attendre très patiemment que la concurrence des autres espèces s'affaiblisse pour germer, à la suite d'une crue ou d'un labour par exemple. Après plusieurs années, voire plusieurs dizaines d'années, la graine germera dans un environnement singulièrement différent de celui qui existait quand elle est tombée au sol.

Même le sable le plus aride est susceptible de contenir des graines en sommeil. Le désert verdit dans les jours qui suivent un orage. Les plantes poussent, fleurissent, fructifient et meurent en quelques semaines. Les graines produites attendront patiemment les prochaines pluies.

 

 

 

Dans le Nord-Pas-de-Calais, en Lorraine, en Belgique comme au pays de Galles, la plupart des terrils sont aujourd'hui recouverts par la végétation. Ces tas de stériles (cailloux extraits avec le charbon) sont chauds en surface, parce que noirs, et brûlants en profondeurs, parce que le charbon au court du terril est soumis à une forte pression et dégage presque autant de chaleur que s'il était en combustion. Des végétaux pionniers, colonisent les terrils et préparent la place à d'autres.

 

Tout est dans la graine

La plante produit des graines pour se reproduire, pour perpétuer l'espèce. Toute graine, même sous forme de fine poussière comme chez les orchidées, contient un embryon capable de donner une nouvelle plante entière. Dans la coupe de la graine de ricin, on distingue, à l'intérieur du tégument, les embryons accolés de deux futures feuilles, ainsi que les futures tige et racine. Une graine renferme aussi des réserves nutritives pour aider au développement de la jeune plantule. Ces réserves sont bien plus importante dans le gland d'un chène que dans la graine d'une orchidée, mais le principe est le même.

 

Hedychium_gardnerianum

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Commentaires
C
Bonne soirée à toi aussi Wolfe. Bises audoises. Chatou
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L
Génial cet article !<br /> <br /> Merci pour ce beau partage et vive la nature sans elle la vie serait bien monotone !<br /> <br /> Belle soirée.<br /> <br /> Bisous.
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D
Bonjour , <br /> <br /> <br /> <br /> La vie m 'a donné<br /> <br /> l'occasion de te rencontrer<br /> <br /> à travers les mots<br /> <br /> qui sortent de mon clavier<br /> <br /> Ton univers j'ai apprécié<br /> <br /> ta gentillesse tu m'as donné<br /> <br /> mon amitié tu l'as gagné<br /> <br /> Bonne journée. Bonne semaine
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C
génial et passionnant ton article sur ce voyage des graines <br /> <br /> et la magie de la nature sur la reproduction des plantes, le transport ou la restitution parfois si insolites...LOL<br /> <br /> gros bisous<br /> <br /> patricia
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J
Bonjour, ce billet est porteur d’optimisme car la nature se renouvelle sans cesse et se bat à chaque seconde qui passe, une lecture passionnante!
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La nature sous toutes ses formes/nature in all its forms
  • Mon blog parlera principalement d'animaux et de nature, puisque c'est ma grande passion. Mais je parlerais également de mes autres passions: lecture, musique, paranormal, films, séries, cultures asiatiques (chinoise, sud-coréenne et japonaise). Bon voyage
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