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22 novembre 2017

La Bête du Gévaudan (partie 13)

 

ju

 

Idées et stratégies sans suite

Les crédits étant limités il faut trouver des méthodes de chasses peu coûteuses, outre les actions menées par les chasseurs normands.

Le 2 avril 1765 Lafont doutant de plus en plus de l'efficacité des Denneval et des secours peu appropriés de ces chasseurs extérieurs à la région demande:

- l'envoi de 1 000  à 1 200 hommes comme le suggère le comte de Morangiès. Ces soldats garderaient les points de passages présumés de la Bête, feraient manoeuvrer les paysans lors des battues et sécuriseraient les habitants. Morangiès, ancien officier militaire, connaissant bien la région et étant lui-même concerné par la présence de la Bête sur ses terres proposerait naturellement ses services pour commander cette troupe;

- un autre moyen serait de distribuer des fusils à tous les paysans en contre partie de la signature d'un état de reconnaissance afin de pouvoir les récupérer ensuite. Solution qui avait peu de chance d'être retenue quand on découvre la peur des autorités d'un soulèvement armé des populations laborieuses : le conseil d'état rappellera en 1773 : "il a été convenu que le port d'armes est défendu à tous les habitants des campagnes sous quelque prétexte que ce soit et qu'entre les droits attribués à son grand louvetier,  il lui appartient d'assembler un nombre d'hommes suffisant à la raison d'un par paroisse pour chasser le loup; de lever pour chaque fois sur les habitants des paroisses, à la distance d'une ou deux lieues à la ronde où les loups ont été pris, deux deniers pays pour loup et quatre pour louve";

- il est aussi proposé de mettre tout le bétail en commun pour la garde sur les pâturages et que les gardiens soient des hommes armés;

- autre idée moins originale, puisque déjà existante de fait; faire venir une centaine de bons braconniers et les répartir par groupes de 4 ou 5. Ces tueurs à gage s'embusqueraient à l'affût de la Bête, mais leur salaire de 25 ou 30 sous par jour sera jugé trop élevé pour les finances du Gévaudan;

- pourquoi aussi ne pas permettre aux notables volontaires de chasser la Bête sur leurs fonds propres avec leurs valets et leurs chiens?

- peut-être efin serait-il nécessaire de réclamer quelques brigades de maréchaussée supplémentaires en appui de la seule présence en Gévaudan pour enquêter plus avant sur les meurtres?

Mais toutes ces idées listées par le syndic Lafont, bien que jugées pertinentes par l'intendant du Languedoc, ne sont pas retenues, pour le moment les ordres du roi sont de laisser les Denneval chasser seuls.

En effet un clan prend partie pour Duhamel, il comprend le comte de Moncan, le comte de Morangiès, Lafont, M. de Saint Priest.

L'autre camp qui tient pour les normands est celui de la cour dont notamment M. de l'Averdy qui prend clairement partie pour Denneval dans un courrier.

Le 2 avril encore la Bête se met à jouer avec les moutons gardés par un petit garçon, qui a juste le temps de se dissimuler sous un buissons. Par contre, elle punit en mordant les brebis mères, qui elles ne jouent pas! Ces faits ont été obsvervés par des témoins du village qui ne voyant pas tout de suite le garçon craignirent pour sa vie.

Autres astuces plus saugrenues

Des chasseurs particuliers inventifs de France et de l'étranger, eurent aussi diverses idées moins originales:

- fabriquer des femmes artificielles pour attirer le monstre qui croit-on est de sexe masculin. Il suffira de gonfler des vessies de porcs imprégnées de poissons et de les recouvrir de vêtements féminins;

- employer des balles d'acier et non de plomb pour chasser cet animal dont le dos est semble-t-il recouvert d'écailles;

- promener un veau de six semaines enduit de poisson dans les zones de fréquentation de la Bête;

- exposer de jeunes enfants à la Bête, alors que des chasseurs sont embusqués autour d'eux prêts à faire feu;

- déguiser des dragons en filles, idée qui avait été essayée par Duhamel sans succès bien sûr;

- poser des cages appâtées, creuser des fosses, installer des batteries de fusils tirant automatiquement, tendre des pièges sophistiqués...

 En fait tous les promoteurs de ces pseudo statagèmes se souciaient peu de la sérénité et du bien être du Gévaudan, ils étaient surtout alléchés par la prime promise à qui tuerait la Bête.

Le 4 avril, les Denneval levèrent la Bête, la suivent, puis les chiens la rattrapent et parviennent à l'encercler. Mais la Bête terrasse et blesse plusieurs chiens pourtant de grande taille et aguerris, puis s'enfuit dans un bois.

Quelques heures après, elle tue et décapite Agnès Giral, 13 ans, à Saint-Denis-en-Margeride.

Le 5 avril 1765, la Bête attaque 4 enfants qui gardent le bétail sur un pâturage de Donepeau, paroisse d'Arzenc de Randon. Elle parvient à en saisir un tandis que les autres la frappent de toutes leurs forces à la tête avec leurs bâtons.

Malgré leurs efforts, la Bête parvient à tuer et manger à moitié l'enfant qu'elle avait renversé, à la grande détresse de ses camarades. Ces enfants eurent moins de chance que les 7 enfants du Villaret.

Le 7 avril 1765, dimanche de Pâques, Gabrielle Pélissier, du village de Clauze, est terrassée sur le soir, elle avait 17 ans et venait de faire sa comminion privée.

Le 7 avril, toujours, sonne le départ du capitaine Duhamel qui quitte définitivement le Gévaudan, pour rejoindre son casernement de Pont Qaint Esprit dans le Gard.

Il s'en va la rage au coeur de n'avoir pu réussir au cours de ses 5 mois de chasse, après avoir néanmoins abattu plusieurs dizaines de loups.

Il admet toutefois que la Bête n''est pas un simple loup, pensant qu'il existe peut-être deux animaux en la Bête. Ses détracteurs, et ils sont nombreux, diront un peu trop vite que sa stratégie de militaire trop "catégorique" n'était pas du tout adaptée à la chasse d'un animal.

Chasses de Duhamel

Voici le détail des chasses prévues à l'avance (de façon un peu trop cartésienne?) ou effectivement réalisées par le capitaine durant son séjour.

A partir du 15 novembre 1764 Duhamel va programmer plusiers battues systématiques:

- la première : partant de Saint-Chély, battre les bois de Rimeize; prendre la partie des Estrets et se rendre à Saint-Alban; ou l'on battra le jour même ou le lendemain toute la partie qui est au-delà de l'eau, coucher à Saint-Chély;

- la deuxième : battre les bois de la paroisse de Prunières et Saint Pierre le Vieux: commençant par partie de la dite paroisse de Prunières qui touche celle de Rimeize, coucher à Malzieu;

- la troisième : battre les bois d'Albaret-Sainte-Marie, Arcomie, coucher à La Garde;

- la quatrième : battre les bois de la paroisse d'Albaret-le-Comtal, Le Bacon et ceux d'Arzenc qui comprennent les bois de Montesage, coucher à Termes;

- la cinquième : battre les bois de Fournels, Chauchailles et Saint-Laurent, coucher à Fournels;

- la sixième : battre les bois de Termes et ceux de la Fage-Saint-Julien, coucher à Saint-Chély;

- la septième : battre les bois des Bessons et Aumont et une aile de ceux de Rimeize, coucher à Aumont;

- la huitième : battre les bois du Fau, commençant par la partie septentrionale, celle de Prinsuéjois y compris les bois de la Baume et ceux de la Chaze, coucher à la Baume.

Autre chasse de Duhamel mais non programmée; (celle-ci faisait suite à une attaque mortelle); elle eut lieu le 22 décembre 1764, dans les bois de la Baume, où il avait dormi avec ses hommes;

- une autre encore fut organisée le 7 février (comme déjà dit) avec 15 cm de neige en commun entre le Gévaudan et l'Auvergne. C'est à propos de cette chasse que les citoyens du Malzieu avaient désobéi aux ordres donnés en ne participant pas pleinement, et en dénigrant cet autoritarisme royal. Certains de ces réfrataires aux ordres furent punis de prison.

Autres chasses le 9 février à Saint Alban (particulière) ainsi que le 11 février (chasse gnérale).

A plusieurs reprises (27 novembre à Ally et le 21 décembre 1764 à Fau-de-Peyre...), Duhamel obligea les paysans à laisser le cadavre de leur être cher dans les bois, espérant que la Bête reviendrait et qu'ainsi, lui et ses hommes embusqués à proximité pourraient la détruire.

Les intempéries décaleront cet ordre pré établi un peu trop théorique et certaines battues n'auront pas lieu. En fait sa première battue programmée par avance aura lieu le 20 novembre.

 

A suivre...

La Bête du Gévaudan, le loup acquitté, enfin.

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Commentaires
M
Ils sont pourtant bien obstinés, les chasseurs de la bête mais ne semblent pas chanceux...<br /> <br /> Bises
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V
Tous les moyens étaient bons . Assez glauques tout de même .<br /> <br /> Une suite des plus intéressantes .
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G
Bonsoir Wolfe, impressionnant les moyens utilisés pour l'époque. Bonne soirée
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L
le pauvre petit veau ! ho !!<br /> <br /> quelle calamité cette bête qui s'en sort toujours et tue encore-<br /> <br /> que de battues sans résultat-<br /> <br /> affaiere à suivre !! je patiente-<br /> <br /> Bonne soirée- bisous-
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L
.....bonjour Wolfe...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> époustouflant de voir tous les moyens qu'on met en oeuvre pour venir à bout de la bête...!!!<br /> <br /> <br /> <br /> bise<br /> <br /> <br /> <br /> ly xx
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  • Mon blog parlera principalement d'animaux et de nature, puisque c'est ma grande passion. Mais je parlerais également de mes autres passions: lecture, musique, paranormal, films, séries, cultures asiatiques (chinoise, sud-coréenne et japonaise). Bon voyage
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