L'agame à collerette
L'inoffensif lézard qui devient dragon autralien.
Sa collerette rappelle la fraise, grand col plissé et empesé, portée au XVIe siècle. Défensive plutôt qu'ornementale, elle repose généralement à plat comme une pèlerine autour du cou de ce lézard d'Australie. Mais s'il est effrayé, elle se déploie et peut atteindre 35 cm de diamètre. Pour se donner l'air encore plus effrayant, le lézard souffle avec force, gueule ouverte, en balançant le corps. Cette attitude d'intimidation, de la part d'un animal plutôt craintif, suffit souvent à éloigner ses prédateurs.
Grâce à son attitude menaçante, il réussit souvent à sauver sa peau.
Petits livrés à eux-mêmes
Pendant la période de reproduction, le mâle effectue une parade au cours de laquelle il déploie et replie sa collerette. Il affronte ses rivaux, collerette déployée, queue et pattes antérieures en mouvement, en balançant la tête. L'accouplement se produit pendant la saison humide quand l'espèce mène une vie active, car à la saison sèche elle ralentit son métabolisme. La femelle pond ses oeufs en novembre dans un sol sablonneux exposé à la lumière directe du soleil. Très vulnérable à la naissance, les petits doivent cependant se débrouiller seuls.
Arboricole, il est souvent victime de feux de brousse.
Les dangers du feu
Bien que l'agame à collerette reste commun, son habitat se réduit en raison de la destruction des forêts pour créer des cultures. Chaque année, les feux de brousse sont responsables de la mort de 30% de ces lézards. Cet agame ne s'acclimate pas en captivité et ne devrait donc jamais être capturé.
Une queue enguise d'arme
Les mâles se battent souvent à coups de queue. Lorsqu'il se trouve sur son territoire, l'agame frappe un tronc d'arbre ou une branche avec sa queue, produisant un bruit surprenant qui indique aux autres individus que l'arbre est occupé.
Totalement camouflé sur un arbre grâce à sa couleur brun-gris, l'agame prend quand même la précaution de se tapir contre la partie ombragée du tronc. Quand il est dérangé, il grimpe en haut de l'arbre ou se fige sur l'écorce. A terre, il peut courir, le corps dressé sur les pattes arrière lorsqu'il se sent menacé.
Lorsque le lézard à collerette court, ses pattes arrière décrivent des cercles. Il donne alors l'impression de faire de la bicyclette.
Insectes au menu
L'agame à collerette passe la plupart de son temps dans les arbres à la recherche d'insectes, spécialement des cigales. Parfois, il descend au sol pour trouver d'autres espèces. Il lui arrive de tuer et de manger des lézards de petite taille et parfois de petits mammifères passant à sa porté. Il aime aussi manger des fourmis en grande quantité, se déplaçant près d'une fourmilière ou sur leur chemin.
Ordre: squamate
Famille: agamidé
Genre: chlamydosaurus
Espèce: chlamydosaurus kingii
Ce lézard arboricole réside dans les forêts tropicales et les prairies au sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans l'Irian Jaya, une province indonésienne. Il vit aussi sur les côtes nord et nord-ouest d'Australie.
Répartition
- Forêts tropicales sèches et humides
- Habitats ouverts: prairies
Caractéristiques
Statut: commun
Habitat: partiellement terrestre
Longueur: de 45 à 90 cm
Poids: jusqu'à 500 g
Période de réproduction: septembre
Nombre d'oeufs: de 8 à 12, jusqu'à 23
Durée de l'incubation: de 2 à 3 mois
Régime alimentaire: insectes, araignées et petits lézards
Longévité: jusqu'à 10 ans
Un coup de bluff
Ce lézard est par nature un animal farouche qui préfère s'enfuit à toute vitesse en cas de danger. Acculé, il a recours à l'intimidation: il déploie sa collerette et adopte une attitude menaçante.
- Sa bouche s'ouvre grand en signe de défense.
- Ses pattes postérieures sont puissantes et lui permettent de courir le corps dressé à la verticale.
- Sa queue allongée joue le rôle de balancier pendant la course.
- La peau de sa collerette est soutenue par des nervures catilagineuses.
- Les couleurs éclatantes de sa collerette contrastent avec la teinte terne de son corps
Le saviez-vous?
Le repli de peau de ce lézard est à l'origine de nombreuses légendes. Certains observateurs croyaient qu'il sautait des arbres en se servant de cette collerette comme d'un parachute pour atterrir. Selon la mythologie aborigène, son chant faisait venir la pluie tant attendue pour les cultures. C'est la raison pour laquelle les aborigènes n'auraient jamais chassé ce petit reptile.
Espèces proches
Le lézard à collerette est la seule espèce connue du genre Chlamydosaurus, bien que certains scientifiques pensent qu'il existe peut-être deux espèces, reconnaissables à leur taille et leur couleur distinctes.
Il fait partie des 310 espèces de la famille des Agamidés qui ont une queue longue et des pieds bien développés. Beaucoup d'entre eux possèdent une crête ou un autre ornement. Les mâles sont souvent de couleur vive comme l'agame arc-en-ciel.